Vous êtes ici : Accueil > Actualités > La filière volaille bio : faire face à la baisse de consommation en se différenciant ?

La filière volaille bio : faire face à la baisse de consommation en se différenciant ?

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La région Auvergne-Rhône-Alpes est le 3ème cheptel national mais le premier en nombre d’éleveurs.

Elle est une région productrice mais avec des ateliers à petites échelles en comparaison d’autres régions.

Que ce soit en poulet de chair ou en oeuf, la consommation et la production des produits avicoles bio a connu une forte baisse à l’échelle nationale comme à l’échelle régionale.


La production de poulets bio a ainsi baissé de 9.4% en 2022 au national, une baisse qui s’est poursuivie au cours des premières semaines de 2023. Idem pour les oeufs bio qui ont connu une légère baisse de production. Cette baisse de production est en réponse à une baisse de la consommation avec moins d’actes d’achats de la part des consommateurs. Le poulet à consommer est moins consommé de manière générale, qu’il soit bio ou non, mais la baisse de consommation de poulets bio reste plus importante que la dynamique globale ; une baisse qui se retrouve dans les découpes de poulets de bio.

Un bio plus cher et moins présent en GMS avec plus de consommation d’oeuf local

Parmi les éléments d’explication de cette baisse, le prix reste l’argument principal avec un prix en hausse des produits alimentaires, et notamment en bio, mais également une diminution de l’offre en grandes et moyennes surfaces, quand ces dernières restent le principal lieu d’achat. Au-delà du prix, on observe une hausse de la mise en avant et de la consommation d’oeufs locaux et plein air au détriment des oeufs bio.

Bien que le bio reste en adéquation avec les attentes du consommateur qui souhaite rester vigilant à ce qu’il mange en termes de santé et d’environnement, les achats vont se faire vers des offres intermédiaires moins chères que le bio avec des allégations comme de la volaille “Sans antibiotiques” par exemple ; c’est forcément des volumes d’achats en moins pour le bio. De nouveaux produits type cordons bleus et nuggets bio, finalement moins chers que la volaille découpée bio, font aussi leur apparition dans les rayons.

Selon Marc Saulnier, représentant de SYVOFA : « Il faut communiquer dans la bio, sur le PRODUIT. Aujourd’hui la communication est trop transversale. »

Néanmoins, l’oeuf bio reste l'un des aliments les plus consommés en bio.

Le revenu de l’éleveur, une thématique souvent oubliée et qui mériterait d’être mieux travaillée

L’aliment des volailles représente 70%, en moyenne, du prix du produit final. En cela, il est un levier primordial à optimiser dans l’objectif d’une meilleure rémunération des éleveurs. Un coût de l’aliment qui impacte non seulement les producteurs, mais également les transformateurs d’aliments avec l’inflation qui impacte ainsi l’ensemble de la filière.

Pierre Pélissier, d’Agribiodrôme, précise ainsi qu’ « il faut repenser les systèmes et leurs dimensions : les grosses structures ont trop d’investissement pour être rentables » ; et explique que « les producteurs ont des difficultés pour trouver des débouchés suffisants à des prix rémunérateurs.»

Sylvain Vérité de Valosoleil préconise ainsi de « travailler sur la partie technique amont avec un travail sur les souches de volailles utilisées en plein air pour gagner en rendement matière et/ou un travail sur l’autonomie des éleveurs de volailles bio, ce afin de diminuer les coûts de production et améliorer la rentabilité de l’activité des éleveurs. »

Un besoin d’outils adaptés pour l’abattage et l’approvisionnement en poulettes bio

Les participants de la journée volaille bio ont appuyé le manque d’outils adaptés et de moyens humains pour les abattoirs de volailles. Les outils d’abattages ne sont parfois pas adaptés pour les petits volumes, laissant certains éleveurs en manque de solutions pour la valorisation de leurs cheptels. En parallèle, le travail en abattoirs nécessite une main d’oeuvre difficile à recruter et fidéliser, compte tenu des contraintes du métier.

L’approvisionnement et l’élevage des poulettes bio a également été évoqué comme un axe de travail pour les filières volailles bio. Les poulettes sont souvent d’origine lointaine et ont une valorisation segmentée.